Variole du singe en Suisse: 3 questions à la Dre Vanessa Christinet
Média | 360° |
Date | 27.07.2022 |
Pour en apprendre davantage sur ce virus et savoir quoi faire en cas d’infection ou de contact avec une personne infectée, lisez notre article de blog.
Alors que l’épidémie de variole du singe (monkeypox) continue de se propager en Suisse comme dans le reste de l’Europe au sein de la communauté des hommes gais, bi et pan, le magazine 360° fait le point avec la Dre Vanessa Christinet du Checkpoint Vaud.
1. Bonjour Vanessa, quelle est actuellement la situation en Romandie?
L’épidémie continue de progresser. Hier, j’ai dépisté deux cas et il y a un mois, nous en dépistions en moyenne un chaque jour. Il n’y a aucun doute sur le fait que le monkeypox va se répandre au sein d’une partie de la population HSH*. Aujourd’hui, ce dont nous avons besoin ce sont des vaccins – je pense que la réponse à cette épidémie sera vaccinale. Les patients que nous voyons sont d’ailleurs très demandeurs et nous sommes désolé·e·x·s de ne pas avoir de réponse à leur offrir en Suisse actuellement.
2. Faut-il s’inquiéter?
Je pense qu’il faut informer, tout en évitant de dramatiser ou de banaliser la maladie. S’il est vrai qu’il n’y a pas eu de décès rapporté à ce jour, l’infection peut être très douloureuse et conduire à une hospitalisation, soit pour contrôler la douleur ou pour prendre en charge des surinfections.
J’ai envie de croire en la responsabilité individuelle. Les personnes les plus exposées sont aussi les personnes les mieux informées en termes de réduction des risques. Beaucoup sont d’ailleurs déjà sous PrEP ou sous traitement pour le VIH. Les personnes concernées consultent rapidement et respectent l’isolement, malgré tout cela semble ne pas suffire à contrôler les transmissions.
3. Quels sont les principaux leviers de prévention aujourd’hui?
En termes de prévention, aujourd’hui, ce qui est recommandé, c’est de réduire le nombre de ses partenaires et d’utiliser un préservatif, ce qui peut peut-être réduire le risque de contamination sans pour autant l’exclure (à savoir que nous n’avons aucune donnée probante à ce sujet). Et, il s’agit, pour les personnes qui ont des symptômes ou des doutes sur leurs symptômes, de s’isoler, de consulter et de se faire dépister.