Nos revendications pour la Grève féministe 2023

Article publié le 2 juin 2023

Sur cette page et plus largement dans toutes les communications liées la grève féministe, l’emploi du mot «femme» et du féminin a été choisi pour inclure toute personne qui s’identifie comme femme et toute personne qui se sent concernée, indépendamment de son identité de genre, de son orientation affective et sexuelle ou des termes utilisés pour se définir.

La Fondation PROFA soutient la Grève féministe et se montre solidaire envers toutes les personnes qui exerceront leur droit de manifester le 14 juin. Cette journée marquera notre engagement pour les droits humains et contre les discriminations qui touchent les femmes*, les personnes intersexes, trans et non-binaires.

La mobilisation de la Fondation PROFA se retrouve au quotidien dans ses consultations et son engagement pour les droits sexuels et reproductifs ainsi que dans ses actions de prévention contre les différents types de violences, les inégalités et les discriminations.

Le 14 juin, PROFA unira sa voix à celle de la Grève féministe en réaffirmant haut et fort son soutien aux revendications suivantes :

Dans une perspective intersectionnelle, se doter d’un budget national pérenne et conséquent et reposant sur:

  • l’éducation et la prévention;
  • un observatoire des violences;
  • une ligne téléphonique et conseils 24h/24, des centres d’accueil et accueil d’urgence avec places en suffisance, et des professionnel·le·x·s formé·e·x·s ainsi que suivi thérapeutique adapté pour une meilleure prise en charge des femmes, personnes trans, intersexes et non-binaires victimes de violences et leurs enfants;
  • la formation de tous les groupes professionnels impliqués dans les affaires pénales;
  • la pleine mise en oeuvre sans réserve de la Convention d’Istanbul, traité international adopté en 2011 et ratifié par la Suisse en 2017, qui exige des normes juridiques contraignantes contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.

Proposer une prise en charge complète des coûts de la santé reproductive et sexuelle, peu importe le genre, les constellations familiales et/ou le statut de séjour.

Lutter contre les discriminations racistes, xénophobes, queerphobes, validistes et grossophobes, en se dotant d’un budget national pérenne et conséquent reposant sur:

  • la formation, la prévention et la tolérance zéro à l’égard des comportements discriminatoires;
  • des mesures concrètes appliquées à l’ensemble de la société;
  • la participation politique des personnes migrantes et l’extension de leurs droits politiques;
  • la reconnaissance légale de toutes les identités de genre;
  • la visibilité et reconnaissance des personnes en situation de handicap;
  • l’accès au sport, aux loisirs, aux soins et à l’emploi sans discriminations liées à la religion, à la race, à l’apparence ou à l’état de santé.

Proposer:

  • l’asile, l’accès et protection maximale pour les femmes et les personnes queer contraintes à fuir leur pays en raison de violences sexistes et sexuelles et/ou liées à l’identité de genre ainsi qu’à l’orientation sexuelle et/ou contraintes de fuir leur pays en raison de leur engagement féministe;
  • l’accès pour toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles à des services spécialisés et à des prestations d’aide aux victimes (LEI 50);
  • un soutien matériel, sanitaire et juridique suffisant, indépendamment du fait que la violence ait eu lieu en Suisse ou non (lieu de l’infraction à l’étranger) ;
  • l’abolition du régime d’aide d’urgence et hébergement des réfugié·e·x·s dans des appartements, en particulier les femmes, les personnes queer et les enfants;
  • la reconnaissance des violences sexistes et sexuelles et LGBTQIA+-phobes, ainsi que de la persécution politique comme motifs de fuite;
  • le droit au regroupement familial pour toutes les personnes réfugiées et migrantes;
  • l’accès aux structures de soutien et protection pour les femmes et personnes queer victimes de violence – dans leur pays d’origine ou durant leur histoire migratoire, y compris en Suisse;
  • un permis de séjour pour toutes les personnes sans statut légal;
  • un droit de sol inconditionnel pour toutes les personnes y compris celles sans statut légal parce qu’une société démocratique ne peut exclure un quart de sa population et pour toutes les personnes qui ont subi des violences sexistes et sexuelles dans leur pays d’origine et/ou durant leur parcours migratoire, y compris en Suisse.

Garantir aux personnes le droit à l’avortement, indépendamment du statut de séjour ou du genre, le sortir du code pénal pour l’intégrer dans le code civil.

S’engager à l’application et à la transmission des valeurs, entre autres, queer féministes, antiracistes, antigrossophobes, antivalidistes et écosocialistes, y compris d’éducation sexuelle et au consentement, à travers à travers le remaniement des programmes scolaires et la formation de base et continue des professionnel·le·x·s du secteur, prévoir une augmentation des moyens financiers et une révision des matériaux éducatifs.

Inclure au plan:

  • la reconnaissance immédiate de l’urgence climatique, de la dégradation environnementale et de l’effondrement de la biodiversité qui menacent la vie;
  • des investissements immédiats et conséquents dans les technologies durables ainsi que l’élaboration et le financement de stratégies globales visant la justice climatique, en coopération internationale;
  • un débat sur la transformation de notre système économique, dont seule une minorité profite, alors que la majorité de la population mondiale est exploitée et vit dans la pauvreté;
  • des stratégies visant spécifiquement les institutions, les entreprises, les multinationales et la place financière et comprenant des mesures contraignantes et des sanctions à leur égard;
  • le renforcement d’un système de production et de distribution alimentaire solidaire, plus local et écologique, pour une véritable souveraineté alimentaire et contre le monopole des lobbies agroéconomiques.

Ces revendications sont issues de l’appel à faire grève le 14 juin 2023, rédigé à la suite des assises nationales des collectifs de la Grève féministe.

Pourquoi manifester en 2023?

La Grève féministe permet non seulement de visibiliser les multiples demandes et revendications liées à la justice de genre, mais elle est aussi l’un des moteurs d’une société plus juste et inclusive.

Ce type de mobilisation a de l’effet : suite à la première grève nationale des femmes en 1991, la loi fédérale sur l’égalité a été adoptée, l’avortement légalisé et l’assurance maternité créé. La mobilisation féministe de 2019 a quant à elle contribué à une meilleure représentation des femmes au sein du Parlement suisse. Les collectifs de grève organisés à travers tout le pays continuent à influencer l’opinion publique et les politiques sur des projets importants pour l’égalité.

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