Pourquoi célébrer la Journée de lutte contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie?
Article publié le 17 mai 2022
La Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie du 17 mai commémore le retrait de l’homosexualité de la liste des maladies mentales de l’OMS. L’occasion de faire le point sur la situation en Suisse.
En Suisse, plusieurs pas ont été franchis pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes, queers ou appartenant à d’autres minorités sexuelles et de genre (LGBTIQ+). Depuis 1942, l’homosexualité n’est plus condamnée pénalement. En 2020, le peuple décidait d’étendre la norme pénale antiraciste (art. 261bis du Code Pénal) à la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. Puis, en 2021, il adoptait le mariage civil pour couples de même sexe. Enfin, dès le 1er janvier 2022, les personnes trans peuvent faire changer leur genre et leur(s) prénom(s) sur simple déclaration dans le bureau d’état civil de leur choix.
Des progrès à faire
Malgré ces avancées notables, de nombreuses discriminations subsistent, tant au niveau légal que sociétal. Dans le cadre scolaire, professionnel ou familial, les personnes LGBTIQ+ font trop souvent face aux moqueries, à la marginalisation, aux violences verbales et physiques.
Depuis 2016, face à l’absence de données au niveau national, les associations répertorient les crimes de haine contre la communauté LGBTIQ+. Les conclusions du rapport 2021 sont sans appel: les signalements ont augmenté de 50% par rapport à l’an dernier. En cause? La campagne sur le mariage pour toutes et tous, qui aurait suscité une nouvelle vague homophobe.
Une étude vaudoise réalisée par Unisanté montre également que les jeunes LGBTIQ+ sont davantage victimes de violences, de différentes formes de harcèlement ou de problèmes de santé.
Des progrès restent donc à faire pour la reconnaissance et la protection des personnes LGBTIQ+. L’organisation ILGA-Europe, qui milite pour l’égalité des droits des LGBTQI, émet quelques recommandations pour la Suisse (voir encadré).
La Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie a encore sa raison d’être. Alors célébrons-là. Et ensemble, faisons en sorte que notre monde ne soit pas seulement tolérant, mais plus inclusif!
Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé.
Droits LGBTIQ+ : la Suisse en milieu de peloton
En 2022, la Suisse pointe au 22e rang (sur 49) du classement de l’égalité des droits pour les personnes LGBTIQ +, établi par l’organisation ILGA-Europe. Certes en progression, elle ne remplit que 42% des mesures visant à une égalité complète et un respect des droits humains,
Afin d’améliorer la situation juridique et politique des personnes LGBTIQ+, ILGA-Europe émet quelques recommandations :
- Mise à jour du cadre légal pour reconnaître le genre non-binaire
- Interdiction des interventions médicales sur les personnes intersexuées lorsqu’elles n’ont aucune nécessité médicale, qu’elles peuvent être évitées ou reportées jusqu’à ce que la personne puisse donner son consentement éclairé
- Indication explicite des références aux caractéristiques sexuelles dans l’arsenal juridique anti-discrimination
- Introduction de mesures de prévention des crimes de haine anti-LGBTIQ+